De l’imbécillité^? capitaliste

L’artificialisation à outrance de nos modes de production agricoles et de nos paysages végétaux et hydrographiques est profondément remise en cause au moment même où l’artificialisation volontaire de notre peau devient coutumière. Est-il pourtant plus choquant de manipuler nos gènes plutôt que nos dermes ? Non, c’est seulement beaucoup plus dangereux. Comme le feu.

A propos… En matière d’épidémie virale, il serait probablement possible de créer un "variant" plus contagieux que ceux spontanément apparus mais en même temps inoffensif. Il ne serait rien qu’un nouveau parasite ajouté à tous ceux que nous abritons déjà naturellement… Jouons avec le feu.

Le tatouage est une blessure, une blessure biologique déclenchant un processus naturel^? de guérison qui, ne parvenant pas à chasser les pigments, collabore à leur fixation. Mais il est aussi et surtout une blessure morale : il rabaisse au rang d’objet pictural et considéré sans vie un corps qui, pourtant, est bien vivant – le derme lui-même n’a pas été tué, cependant ses couleurs ne sont plus toujours les manifestations de son état d’organe vivant.

Voilà une démarche muséographique plus inquiétante encore que le "selfie" (le sarcophage à individu), elle est suicidaire. Nos besoins d’appartenance communautaire étant incapables de s’épanouir en société^? capitaliste (célébrant l’individu^?), un culte identitaire se met en place pour adorer le dieu-annexe de cette société^? : l’individu^? [1]. Chacun, devenu sa propre idole en une régression-réification d’un nouveau genre, est alors mis en couleurs et même, quand cela est estimé possible, sculpté.